Legend

Une traduction compliquée, une traduction simple, cette fois cela sera donc Légende

Petite précision, important tout de même. Avant de lire cette petite histoire, il faut que vous lisiez Dragon. Celle-ci lui fait en effet écho.

"Qu'est ce que tu as encore ramené ?" demanda Mathieu, sa voix vibrante autant amusée que faussement réprobatrice que caressante.

Sa future femme venait de rentrer en serrant fermement contre elle une grosse boite metalique qui avait visiblement été passé par le feu et sûrement d'autre péripéties.

"Je l'ai trouvé sur un des stands du vide-grenier" répondit Sophie visiblement aux anges.

"Le vendeur m'a dit que c'était une boite qui avait été retrouvé dans le sous-sol d'une maison qui avait complètement brûlée et que personne ne l'avais jamais encore ouverte"

"Et tu l'as cru ? La grossesse te rend vraiment crédule" ironisa Mathieu.

"Bien entendu que non, on voit bien que le cadenas qui a été mis n'est pas aussi endommagé que le reste de la boite. Mais je me demande quand même ce qu'il y a dedans"

"Sûrement rien ou des vieux journaux froissés .. tu me diras"

"Tu n'es qu'un bougon briseur de rêve, va plutôt préparer à manger à ta compagne affamée au lieu de faire ton papy la morale ..." répondit Sophie en riant.


Le cadenas finit par céder. Ce n'avait pas été facile de le couper. encore un indice sur le fait qu'il n'était pas celui qui fermait la boite à l'origine.

Sophie ouvrit lentement le couvercle de la boite. L'intérieur sentait un peu la fumée. Quelques livres sans intérêt, un livret de famille, des photos d'enfance. Elle poussa un lourd soupir.

"Alors il y a quoi dedans ?" demanda Mathieu.

Sophie sursauta, alors qu'elle fouillait encore dans la caisse, ce qui eu pour effet de la faire tomber.

"Comment fais-tu pour faire en sorte d'avoir aussi réellement intéressé tout en laissant entendre qu'il n'y avait rien et que tu avais en fait raison ?"

"Tu avais raison, il n'y avait que des choses sans intérêt, des bricoles"

Elle se pencha pour ramasser la boite et son contenu éparpillé dans la pièce.

"J'avais raison, Mathieu, j'avais raison ! Il y a un double fond "


"Je ne sais pas si l'auteur était un fou ou si c'est une blague, mais c'est déroutant et un énorme travail" expliqua Sophie, en baillant, le dos bien calé dans ses oreillers.

Elle lisait l'un des trois petits cahiers noirs qu'elle avait fini par réussir à sortir du double fond de la boite brûlée.

"Les carnets sont divisés en petit chapitre de quelques pages et ils commencent tous pareil" continua-t-elle.

"Ha bon ?" demande Mathieu. Rien de plus banal que ces deux mots composant une question et pourtant le ton de sa voix, sa musique exprimait sans ambiguité le sentiment de perte de temps et d'idiotie que tout cela lui inspirait.

"Écoute plutôt" rajouta Sophie en commençant à lire la page qu'elle venait de tourner.

"Je m’appelle Axel Basdges, ceci et mon journal testament et je le jure, je ne suis pas un Troll. Cela peut vous sembler étrange de me lire écrire cela, mais j’ai appris que les Trolls, comme les fées, les elfes, les lutins et toutes ces créatures étranges qui vivent autour de nous et jouent avec nous sans que nous nous en rendions compte ne peuvent mentir sur ceux qu’ils sont.

Si vous demandez à un Troll de manière claire et explicite si c’est un Troll, il sera forcé de vous répondre Oui. Et de même une fée ne pourra mentir en prétendant ne pas en être une, ni prétendre être une sorcière.

Alors je l’écris à nouveau. Je ne suis pas un Troll"

Sophie arrêta sa lecture.

"Et ensuite il décrit les Trolls, leur vies et il donne des noms de lieu où il dit avoir découvert que des Trolls vivaient"

"C'était peut-être un écrivain raté et tu as retrouvé son manuscrit" proposa Mathieu, avec toujours cette voix qui de manière inaudible par son intonation essayait de convaincre Sophie qu'elle perdait son temps, qu'elle devrait jeter tout ça à la poubelle.

"Peut-être bien. Il parle aussi des fées, des différentes types de sorcières, des elfes. A le lire toutes les légendes de nos ancêtre sont vrais."


"Tu sais l'auteur des carnets?" lança-t-elle alors qu'elle était allongé pendant que son mari lui massait doucement les pieds.

"L'écrivain raté ?"

"J'ai fait des recherches. Et il est mort dans l'incendie de sa maison, il y a un peu plus d'un an. Un incendie inexpliqué, à Marseille"

"Ça explique l'état de la boite. Tu veux essayer de retrouver sa famille pour leur renvoyer ?"

"Dans les articles de presse que j'ai trouvé, ils disent qu'il n'avait pas de famille. Mais tu te rends compte, il dit plusieurs fois dans ses carnets que sa vie est menacée et il meurs mystérieusement, dans un incendie que les pompiers ne savent pas expliquer"

"Sophie ??" la voix de Mathieu semblait douce et attendrie, mais elle était tendu, dure, presque autoritaire.

"Tu devrais arrêter de lire ses bêtises, la grossesses te brouille les idées, tu ne vas pas tout de même me dire que tu vas te mettre à croire aux fées et aux lutins.. Et pourquoi pas au père noel ?"

"Mais tu fais chier " s'énerva Sophie en libérant ses pieds des mains de Mathieu

"Arrête de penser que la grossesse me rend idiote. Je n'ai jamais dit que ce qu'il avait écrit été la vérité, c'est juste étrange. Et j'ai fait des recherches, les endroits qu'il cite existe bien à Marseille. Il y a bien un tunnel sur le boulevard National."

"Et que dit ton nouveau gourou à propos de ce tunnel ?" ironisa Mathieu

"Qu'un troll y habite et que les nuit de nouvelle lune, on peut le forcer à sortir en respectant un certain rituel. Mais qu'ensuite on ne peut plus emprunter le tunnel sinon le troll aura tout pouvoir de nous attraper pour nous dévorer"

"Très bien tu n'as qu'à aller à Marseille, c'est à quoi .. deux heures de train. Et puis passe la nuit dehors en plein mois de Janvier. Mais au moins peut-être que tu seras guérie de ces ... conneries " Mathieu lâcha ce dernier mot de façon presque colérique avant de se lever et de sortir de la chambre.


"Je m’appelle Axel Basdges, ceci et mon journal testament et je le jure, je ne suis pas une Sorcière. Cela peut vous sembler étrange de me lire écrire cela, mais j’ai appris que les Sorcières, comme les fées, les elfes, les lutins et toutes ces créatures étranges qui vivent autour de nous et jouent avec nous sans que nous nous en rendions compte ne peuvent mentir sur ceux qu’ils sont.

Si vous demandez à une Sorcière de manière claire et explicite si c’est une Sorcière, elle sera forcée de vous répondre Oui. Et de même une fée ne pourra mentir en prétendant ne pas en être une, ni prétendre être un Troll.

Alors je l’écris à nouveau. Je ne suis pas un Sorcière.

Et heureusement parce que les Sorcières sont parmi les créatures les plus dangereuses du monde des Légendes que vous pourriez croiser. Il n'y a guère que les dragons qui sont plus dangereux qu'une sorcière. Tout d'abord une sorcière peut changer d'apparence aussi facilement qu'elle peut respirer ou claquer des doigts. Souvent les sorcière prennent l'apparence d'un homme pour être sur de faire taire tout les soupçons.

Certaines femmes humaines sont capable de les ressentir. Je n'ai pu eu d'avoir d'explication claire de comment cela fonctionne mais elles ressentent physiquement quand elles sont proches d'une Sorcière.

C'est d'ailleurs à cause de ce don que la chasse aux sorcières a été lancé. Parce qu'ilf aut le savoir la chasse aux sorcières avait comme objectif de trouver et de tuer toutes les femmes humaines pouvant ressentir les Sorcières. Ce sinistre massacre a été organisé par de vrais Sorcières, ayant pris l'apparence d'homme pour se débarrasser définitivement des seules personnes qui pouvaient reconnaître leur vrai nature.

Maléfiquement ironique n'est ce pas ?"

Un lourd soupir se fit entendre. Sophie sursauta et referma le carnet tandis que Mathieu la toisait du regard.

"Je ne comprends pas pourquoi tu réagis ainsi" demanda-t-elle

'Parce que cela te chamboule, tu fais des cauchemars la nuit et tu dévores les pages écrites par un fou. Cela me stresse" répondit Mathieu, la voix caressante, aimante

"Cela doit être ta grossesse, mais cela me rend protecteur et j'ai l'impression je ne sais pas, que lire ces carnets n'est pas bon pour toi"ajouta-t-il dans une semi tentative d'excuse.

Elle sourit.

"Mais je ne vais pas commencer à mettre du sel devant notre porte voyons, c'est juste que cela me fascine de lire tout ce qe ce malheureux a pu inventer. Mais très bien, demain je les jetterais. Je ne veux pas qu'on se dispute. Elle arrive bientôt et je veux que ses parents soient heureux"


Sophie vérifia que Mathieu était bien parti au travail avec sa voiture. Elle était tranquille pour plusieurs heures. Elle se glissa sous son plaid, bu quelque gorgées de tisane et récupéra les carnets cachés sous le canapé.

"Je m’appelle Axel Basdges, ceci et mon journal testament et je le jure, je ne suis pas un dragon. Cela peut vous sembler étrange de me lire écrire cela, mais j’ai appris que les dragons, comme les fées, les elfes, les trolls et toutes ces créatures étranges qui vivent autour de nous et jouent avec nous sans que nous nous en rendions compte ne peuvent mentir sur ceux qu’ils sont.

Si vous demandez à un dragon de manière claire et explicite si c’est un dragon, il sera forcé de vous répondre Oui. Et de même une fée ne pourra mentir en prétendant ne pas en être une, ni prétendre être une sorcière.

Alors je l’écris à nouveau. Je ne suis pas un dragon. Mais j’en ai démasqué un.

Et les dragons n’aiment pas être démasqué. Je sais qu’il me cherche. Et malgré toutes mes précautions il se rapproche. C’est pour cela que j’écris mon journal testament. Pour que ce que je sais ne meure pas avec moi.

Il faut que le monde sache. Il faut que vous sachiez que les légendes existent."

Elle continua à lire

"l y a bien quelques indices. Parfois leur yeux virent au doré et leur pupille devient semblable à celle d’un iguane. Si vous arrivez à les blesser, leur sang ne sera pas rouge mais argenté. Et enfin ils sont beaux. Quand un dragon entre dans une pièce tout le monde se retourne. Sa présence vous étouffe. Vous voulez lui faire plaisir. Vous voulez qu’il vous regarde, qu’il vous complimente.

Cela vous dit quelque chose ? Vous en avez peut-être déjà rencontrer un. Ils essaient d’être discret, alors ne cherchez parmi les acteurs ou ou chanteurs, si ils ne sont pas humains, ce ne sont sûrement pas des dragons. Cherchez, mais cherchez discrètement. Parce que si sous forme humaine ils sont beaux et charismatique,"

Elle s'arrêta.

"Et si ...

Mais ma fille, tu as vraiment un problème, maintenant tu te demandes si ton mari n'est pas un dragon. T m'exaspères"

Décidant que se parler à elle-même n'était pas la meilleure preuve du fait qu'elle soit saine d'esprit, Sophie cacha à nouveau les carnets, lança un série et sirota son infusion.


"Hello, je suis rentré, tu es là ? j'ai quelque chose pour toi" La voix de Mathieu était caramel, vibrante, câline. Sophie en frissonna en sentant les mots glissés sur sa peau.

"Dans la cuisine" répondit-elle

'Si tu es d'accord, on part en week-end, Londres, profitons en avant de ne plus trop pouvoir bouger' lança-t-il dans un grand sourire, deux billets d'avion à la main tandis qu'il l'enlaçait pour lui embrasser le cou.

"Cherchez, mais cherchez discrètement. Parce que si sous forme humaine ils sont beaux et charismatique" Les mots du carnet résonnèrent dans la tête de Sophie.

"Foutaises" leurs répondit-elle.

"Londres ? J'adorerais y retourner. Ça fait tellement longtemps. Ça serait merveilleux"


Mathieu dort.

Sophie tricote une écharpe colorée.

"Si vous arrivez à les blesser, leur sang ne sera pas rouge mais argenté" Les mots du carnets tournent en boucle dans sa tête.

"Tu es folle ma fille" s'invectigue-t-elle

"Mais le pouvoir de sa voix .. Et si .. Tu veux donner naissance à un monstre ? " murmura sa petite voix intérieure.

Sophie n'arrive plus à tricoter. Ses pensées tournent dans sa tête. Elle voudrait se lever pour aller relire la page des dragons des carnets, pour que le ridicule des mots lui fasse oublier ses angoisses. Mais elle a peur de réveiller Mathieu ou qu'il la surprenne en pleine lecture alors qu'elle lui a dit avoir jeté les carnets.

"Une toute petite piqûre, il ne se rendra compte de rien"

"C'est du délire"

"Tu seras sure, il ne se réveillera même pas"

Le dialogue mental perdure. Sophie finie par se convaincre que le mieux pour elle c'est de se prouver que Mathieu est humain, que tout cela n'est qu'une élucubration du aux hormones.

Elle prends son aiguille et tout doucement pique son compagnon.

Rien.

Elle recommence encore, un peu plus fort.

Toujours rien.

Sophie n'en peux plus, elle doit savoir. Elle pique à nouveau Mathieu, sans retenue.

Il crie.

L'aiguille est restée planté dans l'avant bras de Mathieu.

"Oh mon dieu, Mathieu"

Sophie regarde fixement le bras de celui qui est le père de l'enfant qui grandit en son sein. Du sang coule de la blessure, tache les draps, tandis que Mathieu la regarde tellement triste, tellement en colère aussi.

"Tout aurait pu être tellement différent"

Le sang c'est arrêté de couler. Sur le bras de Mathieu il ne reste plus que des traînées argentées. Sur le draps une petite tâche argentés elle aussi, brille au clair de lune.

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