Snow

Ici c'est simple, la neigeeeeeee

L’horizon était blanc. Les flocons tombaient encore et encore, masquant le ciel qui de toute façon n’était qu’amas de gros nuage grisâtre.

Il avançait lentement, soufflant dans son casque. La voix dans son oreillette le guidait. « Ne passez surtout pas à droite de la dune, il y a une crevasse cachée sous la glace, contournez par l’autre coté »

Pas après pas, les bretelles de son harnais cisaillait ses épaules. Le traîneau derrière lui semblait devenir de plus en plus lourd. Mais ce qu’il ramenait permettrait au village de survivre quelques semaines, le temps que d’autres partent tenter leur chance.

« Cela va devenir trop dangereux de continuer à marcher, vous devriez vous arrêter. Il y a une grotte à une heure de marche, vous devriez y aller, cela représente un léger détour mais nous ne pouvons risquer un accident »

Il grogna. Il avait bien perçu l’inquiétude dans la voix de la contrôleuse qui le guidait. Il savait qu’il ne devait pas faire parti de ceux qui trop nombreux ne rentraient pas. Sans lui … enfin plutôt sans le traîneau et son chargement …

La grotte.

Il s’installa le plus au fond possible de la grotte pour se protéger de la température extérieure. Il aurait pu monter sa tente et s’y reposer mais il était trop fatigué. Le manque d’oxygène se faisait plus sentir que prévu, malgré les bouteilles et le masque respiratoire. Il resta donc dans sa combinaison et dormi, inconfortablement.

Le réveil. Presque plus fatigué qu’avant de dormir. Il se sentait vieux. Plein de douleurs, plein de souffrance. Il en avait marre. Et pourtant il sorti péniblement de la grotte à reculons, repositionna son harnais, lança la communication radio avec la contrôleuse et repartit.

Un pas après l’autre.

La neige n’avait pas arrêté de tomber, il en avait jusqu’aux genoux.

« Dans moins d’une journée, vous serrez arrivé » tenta de le motiver la voix. « Et vous pourrez bénéficier d’une pleine journée au frais, un cycle de 24h à moins de trente-cinq degré.. vous vous rappelez votre dernier retour ? Alors encore un effort, vous allez y arriver » supplia presque la voix.

Il suait comme jamais dans sa combinaison. La neige collait à ses jambes, faisant augmenter la température.

Il fit alors ce qu’on apprenait à ne jamais faire. Il continua à marcher sans inspecter convenablement l’endroit ou il posait ses pieds, en essayant de faire tomber la neige qui s’accrochait à ses jambes.

Et il trébucha, tombant en arrière, sur le traîneau qui le suivait.

La douleur.

Un bord du traineau de métal, érodé par les conditions météo avait coupé son gant gauche dans tout le sens de la largeur, entamant la peau par la même occasion. La contrôleur paniquait dans son oreille : « que c’est-il passé, vous avez brusquement reculé sur notre radar, tout va bien? »

Lui était fasciné.

Il regardait le trou dans son gant. Sa main. La neige grisâtre qui tombait en grosse peluche, qui tombait sur sa main.

Et sa main qui commençait à grésiller, à fondre.

Puis la douleur arriva, le percuta comme une locomotive de l’ancien monde lancé à pleine vitesse aurait pu le faire.

Alors il se mit à hurler.

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