Dark

traduction française : Noir.e , Sombre

Tout avait commencé lorsque Jenny et Jonathan avaient décidé de donner un coup de neuf aux murs de ce qui devait devenir leur bureau commun. La plupart des tapisseries de la vieille maison qu’ils venaient d’acheter étaient simplement très datées, plutôt années 70 que 2010 dirons-nous.

Mais la tapisserie du bureau étaient bien plus abîmée. Celle du mur Nord encore plus que les autres. « Cela doit être à cause de l’humidité » déclara Jonathan. « La maison est restée inhabité plus de vingt ans. Et puis il y avait un arbre contre ce mur, avant qu’il ne soit coupé, il y a encore la souche, vu la taille de celle-ci, l’arbre devait être énorme. Et le mur totalement caché par le feuillage. Ce qui a du augmenter encore l’humidité » conclut-il.

Un beau samedi après-midi de printemps, équipés de pied en cape, ils commencèrent donc à enlever la tapisserie à grand coup de décolleur à vapeur. Mais une fois finie, ils durent se rendre à l’évidence. Le placoplatre du mur était lui aussi en très mauvais état. Il était recouvert de ce qui semblait être une moisissure noirâtre.

« C’est étrange. On dirait que la moisissure est plus présente au milieu du mur, regarde c’est plus sombre ici » dit Jenny en désignant un grand rectangle au centre du mur, qui semblait en effet la source de l’infection.

« Il y a du avoir une infiltration d’eau de l’autre coté du mur à ce niveau l’eau. Petite une petite fissure. Il faudra faire vérifier le mur »répondit Jonathan.

« En attendant on est bon pour enlever tout ça et poser de plaques neuves » finit-il en soupirant.

Une porte …

Qui avait donc pu mettre une porte dans un mur qui menait sur rien ? Et ensuite la cacher sous une couche de plâtre et de tapisserie vintage ?

Mais ce n’était pas le plus étrange. La porte était scellée et pas qu’une fois, mais plusieurs fois. Tout d’abord il y avait quatre grosse chaînes de métal, fixées dans le mur autour de la porte, à chacun des angles de celle-ci. Les quatre chaînes se rejoignaient au centre de la porte. Et elles étaient tenus ensemble par un énorme cadenas Il y avait ensuite plusieurs cadenas qui fixaient la porte à des pitons de métal profondément enfoncés dans le mur. En plus de tout cela, il y avait bien une énorme serrure ouvragée, une serrure à combinaison. Mais ce n’était pas des chiffres, c’était des symboles, chaque roue de la serrure comportait douze symboles et il y avait six roues.

« Qu’est ce que c’est donc que cela ? » s’exclama Jonathan qui venait de faire tomber au sol la plaque de plâtre qui cachait la porte.

« Attention, je sens la magie, ne t’approche pas » cria Jenny.

« Je la sens aussi oui … des sorts de fermeture et de défense .. partout autour de la porte » répondit Jonathan qui se recula prudemment.

« Il faut appeler un désenchanteur, on ne peut laisser ces sortilèges comme cela… l’agent immobilier va m’entendre.. » continua-t-il

« J’appelle Oncle Alfred, c’est le meilleur pour ça » rajouta Jenny en sortant de la pièce.


Deux ans, c’est le temps qu’il fallu à l’Oncle Alfred pour venir à bout de tout les sorts de la porte. Et cela ne se fit pas sans dommage. Il perdu quelques cheveux, un doigt de la main gauche et deux dents. Mais finalement, ce fut fait, la porte n’était plus qu’une porte, recouverte de chaîne et de cadenas, mais elle n’avait plus rien de magique.


« Tu ne veux pas savoir ce qu’il y a derrière ? »

« Il n’y a rien derrière Jonathan, il n’y a pas de pièce »

« Mais alors pourquoi les verrous, les cadenas, la serrure? »

« Je ne sais pas chéri, je ne sais pas, est ce que c’est important ? »


Jenny voulait qu’on recouvre la porte et qu’on n’y pense plus. Mais Jonathan refusa. La pièce ne fut pas aménager en bureau et elle devint la pièce de la porte. Une pièce ou personne à part lui n’avait le droit de rentrer. Une pièce pleine d’outils, de poussière, de lame de scie à métaux tordues, de chalumeaux noircis par trop d’utilisation.


Cinq ans avait passé depuis que la porte était apparue. Trois ans depuis que les charmes magiques avaient été détruit.

Jonathan ne travaillait plus. Parfois il oubliait de manger ou de dormir. La porte, c’était la seule chose à laquelle il pensait. Il avait réussit à briser les chaînes, forcer les cadenas.

Jenny était partit il y a moins d’un an. Elle lui avait posé un ultimatum. Elle ou la porte. Enfin, elles plutôt vu que Jenny était enceinte. Elle était venu lui présenter sa fille, il y a quelques temps. Jonathan ne se souvenait plus si c’était il y a quelques jours ou quelques semaines. Elle était si petite. Jonathan s’était demandé quand est ce que sa fille serait assez grande pour l’aider à ouvrir la porte.

Il l’aurait ouverte avant qu’elle soit grande, c’était-il dit. Il ne lui faudrait que quelques années pour tester toutes les combinaisons de la serrure.


Il avait réussi.

La serrure, dans un horrible crissement de métal rouillée, s’était ouverte. Il n’en croyait pas ses yeux.

En tremblant, il pris la poignet et la tourna délicatement. La porte s’ouvrit.

Noir.

Il n’y avait qu’un noir sans fin derrière la porte.

Jonathan soudain eu peur.

Le noir l’appelait, il lui murmurait de s’avancer, se passer le pas de la porte.

« Jenny, Jenny sauves moi » murmura Jonathan. Mais Jenny n’était plus venu le voir depuis plusieurs années.

Jonathan tentait de résister, de toute ses forces il essaya de forcer son bras à fermer la porte. Mais son corps de lui obéissait plus. Il fit un pas en avant.

Le noir était affamé, les murmures rampaient dans sa tête, lui promettant une horreur absolu comme il ne pouvait même pas se l’imaginer.

Jonathan fit encore un pas en avant. Les larmes coulaient sur ses joues recouverte d’une barbe hirsute.

« Jenny, pardonnes moi, tu avais tellement raison » murmura-t-il avant que le Noir ne l’aspire définitivement et qu’il disparaisse dans un bruit d’os broyé et de chair mâchouillée.

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