Alternatives

Réalité 2243. Il regardait le paysage noctune défiler de l'autre coté de la fenêtre de son TGV. Il aimait regarder à l'extérieur quand il prenait un train. Surtout la nuit. Voir ce quasi non paysage lentement glisser dans la noirceur de la nuit lui calmait l'esprit. Il ralluma son ordinateur. Elle était connectée. « Hello, tu me manques tu sais, comment va Judith ? » lança-t-il. « Tu sais très bien que tu dois arrêter de me dire cela » répondit-elle « Je te l'ai déjà expliqué, c'est fini, je ne reviendrais plus, j'en ai marre » continua-t-elle. « Et pour Judith, elle va très bien, tu pourras la voir le week end prochain, comme prévu ». Et elle passa en indisponible. Comme cela. Comme s'il ne comptait pas. Comme si leur destin n'était pas d'être ensemble.

Comment est ce qu'Elle ne pouvait pas comprendre cela ? Comment est ce qu'Elles ne pouvaient pas toutes comprendre cela ? Il avait cessé de compter le nombre de fois où l'histoire s'était reproduite, pour accomplir à chaque fois à la même conclusion que dans sa réalité d'origine. Elle le quittait.

Il sortit de sa poche son saute dimension. Il ressemblait à un simple stylo mais quand il appuierait sur le bouton du haut, au lieu de faire apparaître une pointe pour écrire cela transporterait son esprit dans une autre réalité. Peut être que cette fois ci il pourrait vivre avec Elle jusqu'à la fin, comme cela devait être. Peut-être qu'Elle comprendrait et qu'Elle ne le quitterait pas encore une fois.

Il prit le temps de regarder une dernière fois par la fenêtre du train. Certaines choses de cette réalité allait lui manquer. Tant pis. Sans Elle rien ne vallait la peine. Et puis son Lui de cette réalité était plus bruyant que la plupart des autres lui qu'il avait remplacé. Il n'en pouvait plus de l'entendre hurler au fond de sa tête, comme un animal enragé. « Ne t'inquiete pas, tu vas pouvoir retrouver ton corps, je serais bientôt parti. De toute façon je suis sur que si Elle est partie, c'est de ta faute, tu n'étais pas aussi bien que Moi, tu ne La méritais pas. » se dit-il a lui même, se demandant si l'esprit du corps qu'il habitait l'entendait. C'était sans importance de toute façon. Il vérifia une dernière fois son saute dimension, régla les quatres petites roues sur 4362 et appuya sur le bouton de son dispositif.

Le train était calme en ce minuit de nuit. Les voyageurs qui ne dormaient pas somnolaient en lisant un magazine sans importance ou en regardant un film qu'ils avaient loué avant de prendre le train. Soudain un homme se leva en hurlant et se mis en courir en tout sens. Il hurlait encore et encore et il ne fallut pas moins des quatres controleurs du train pour arriver à le stopper et à le maintenir assis.

Réalité 4362. Il détestait cette sensation. Il entrait dans l'esprit de son Lui de cette réalité et devait livrer bataille pour prendre le contrôle du corps de son alter ego. Pourquoi ne comprenaient-ils jamais que c'était Lui le vrai Lui ? Qu'ils n'étaient là dans leur différente réalité que pour attendre qu'Il s'y transporte. Ce n'était pas pour rien si sa réalité avait le code 1111. C'était parce que c'était Lui le vrai Lui. Il avait essayé d'expliquer à chaque fois cela aux esprits de ses différents Lui. Mais cela n'avait jamais eu pour effet de les calmer. Ils ne comprenaient pas que sans Lui, Elle finirait par partir, que seul Lui avait l'expérience pour faire qu'Elle reste. Encore une fois Il tenta d'expliquer les choses tandis qu'il poussait peu à peu l'esprit du corps qu'il était en train d'envahir tout au fond de son cerveau.

Voila.

Il était enfin maitre de son nouveau corps. Il inspira longuement, essayant de se situer. Il était couché, il faisait nuit. Il sentait une présence à coté de lui. Elle dormait. Il ne pouvait attendre le matin. Il eu soudain envie de la voir. Il pourrait peut être même la reveiller. Ses bras lui manquait. Il se tourna, ouvrit les yeux.

MAIS.

Comment son Lui de ce monde avait pu oser ? Comment cette usurpatrice aux cheveux bleus avait pu oser venir dans son lit ? La remplacer Elle !

Ce n'était pas possible. Elle aurait du être là. Elle et pas une vulgaire inconnue qui ruinait leur Destin.

Il fut pris d'une rage incontrôlable. Il devait réparer les choses, faire cesser cette situation ignoble et contre nature. Ses mains autour du cou de l'inconnue. Il serra. Et Serra encore. Elle se débattait, ne voulait pas cesser de vivre pour que la situation redevienne normale, pour qu'Elle puisse être là. Dans son crâne, la tâche ignoble qu'était l'esprit de son Lui de ce monde hurlait, encore et encore. Et puis Il sentit que c'était fini. L'inconnue n'était plus. Il avait commencé à faire en sorte que la situation redevienne normale. Il n'aurait plus qu'à là trouver Elle, demain. Dans son crâne, il sentit clairement l'esprit de son Lui de ce monde devenir fou et s'effondrer sur lui même.

Quel calme.

Il se recoucha, satisfait de lui même.

Il était tout doucement en train de s'endormir, entrant peu à peu dans un rêve tout entier occupé par Elle lorsqu'il fut réveillé par une petite voix.

« Papa, Maman, je peux venir dormir avec vous, j'ai peur dans mon lit, j'arrive pas à dormir »

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