19 Plump

traduction: dodu

L’aventurier se défendait du mieux qu’il pouvait. Deux cadavres d’araignées géantes se vidaient déjà lentement de leur sang vert et poisseux.

Il ne restait plus qu’une seule araignée à vaincre et il serait sauvé. Mais c’était la plus grosse et la plus vicieuse des trois.

Il feinta, tentant de crever les yeux du monstre. Malheureusement il glissa et se retrouva au sol, son épée projetée loin de lui. Dans un sursaut de la dernière chance, il essaya de dégainer sa dague.

Mais l’araignée fut plus rapide et elle lui planta ses crocs dans le ventre.

Coincé, la bouche pâteuse, une migraine comme jamais il n’en avait eu, enfermé dans une espèce de cocon de soie. Il voulut hurler mais n’avait plus assez de souffle.

Soif, Faim, la chaleur infernale du cocon de soie, l’horreur de savoir qu’il allait être mangé, le poison dans ses veines qui lui embrumait le cerveau.

Bruits de batailles, chocs, cris, coups et à-coups, air frais.

Il se réveilla lentement, vaseux et l’esprit engourdi.

Il était dans un lit, les mains et les pieds attachés au lit. Il allait hurler lorsqu’il aperçut une jeune femme assise à son chevet.

« Ou suis-je ? Qui êtes-vous ?

« Niald Oak Ial » dit la jeune femme

« Je ne comprends pas, qui êtes-vous, pourquoi suis-je attaché ? »essaya de crier l’aventurier en tirant sur ses liens

« Pardonnez-moi, je ne savais pas quelle langue vous parliez. Vous êtes chez nous, chez moi et mon frère. Nous vous avons trouvé lorsque nous avons attaqué le nid des araignées » commença la jeune femme. « Nous avons dû vous attacher, car le poisson des araignées vous fait parfois délirer et vous pourriez vous blesser sans le vouloir, nous vous détacherons des que vous aurez éliminé tout le poison » continua-t-elle « J’aimerais vraiment que vous me détachiez maintenant », s’énerva l’aventurier, je me sens bien. « Nous sommes des guérisseurs, notre serment nous interdit de vous mettre en danger, nous ne pouvons pas le faire pour l’instant. Mais manger un peu, vous devez prendre des forces et cela ferra disparaître plus vite le poison ».

Tête qui tourne, mal aux yeux, vision floue..

Il en était sûr, ses deux sauveurs le droguait. Plusieurs jours étaient passés et sa geôlière lui parlait encore de poison. Le plus handicapant était de pas comprendre leur langue, de ne pas savoir ceux qu’ils disaient de lui quand ils parlaient en le regardant.

« Quand allez vous me détacher ? » « Bientôt, c’est promis, vous êtes encore trop faible pour l’instant » « Vous avez déjà dit cela il y a des jours maintenant, je veux que vous me détachiez » « Ce n’est pas possible, vous vous blesseriez » « Alors s’il vous plaît, au moins mettez-moi mes lunettes, je n’en peux plus de voir flou, cela me donne des migraines »

Sa géolière accepta. Après tout, ce n’était que des lunettes. Elle fouilla les sacs de l’aventurier, finit par les trouver et les lui mit sur le nez.

Elle avait raison, des lunettes ce n’était pas bien dangereux. Ces lunettes-là n’étaient d’ailleurs elles aussi pas bien dangereuses. On les appelait les lunettes de diplomates qui les adoraient. Elles affichaient en effet dans leurs verres la traduction de tout ce qui était dit autour d’elle. Bien entendu, seule la personne les portant voyait les mots apparaître.

Et c’est ainsi que l’aventurier vit apparaître la conversation suivante : « Alors comment il est ?, » « Il ne grossit pas vraiment beaucoup, il faut lui donner plus à manger » « Tu sais combien le prochain banquet est important pour nous, si l’ancêtre ne le trouve pas assez dodu, c’est nous qui finirons dans son assiette »

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