Fan

traduction: ventilateur

Les quatre hommes marchent lentement, prenant garde à chacun de leur pas, évitant de faire le moindre bruit.

« Arthur fait attention, tu arraches la moitié de la forêt en avançant, on doit atteindre le nid sans que se faire entendre par les goules ». murmure visiblement énervé l’un des hommes.

« Si tu penses que tu pourrais faire moins de bruit Jules, tu n’as qu’à porter la Lewis toi-même. Et moi je porterai ton petit pistolet mitrailleur à la place» répond sur le même ton énervé celui qui se nomme Arthur tout en faisant mime de décrocher l’imposant fusil mitrailleur de son dos.

« C’est bon, c’est bon, essaie simplement de faire attention » « Mais taisez-vous, par l’enfer, vous pépiez plus qu’un troupeau de femmes dans un salon de thé » réagit celui qui semble diriger la petite troupe.

« Et Jean, fait attention avec les SIG, ils sont assez sensibles, affronter des goules est bien assez dangereux, pas besoin de rendre les choses plus difficiles en tirant sur tes équipiers » rajoute-t-il en direction du dernier des compagnons.

Celui-ci visiblement plus jeune que les autres, rougit, éloignant ses doigts de la gâchette de son arme.

« Monsieur Percival, puis-je savoir ce que vous transportez dans votre sac à dos ? » ne peut s’empêcher de demander le bleu.

« Ça gamin, c’est l’équipement le plus important de la mission » lui réponds en souriant Arthur en faisant passer son lourd fusil d’une épaule à l’autre.

« Monsieur Percival, on s’approche n’est-ce pas ? C’est l’odeur des goules ? » demande le plus doucement possible le plus jeune. « Oui, on ne doit plus être loin, mais ce n’est malheureusement que le début ».

Quelques minutes de marche plus tard, l’odeur est devenue bien plus forte, pestilentielle. Les hommes grimacent, s’attachant une pièce de tissu parfumé autour du nez.

Enfin ils discernent le nid. Une simple excavation au flanc d’une pente. Des créatures vaguement humanoïdes bien que difforme sont rassemblées devant, rongeant des os, dormant, entrant ou sortant du nid.

« Mais, on dirait un gros terrier ? » « C’est bien cela Gamin. Les goules préfèrent dévorer tout ce qu’elles peuvent tuer, ce ne sont pas vraiment des fées du logis. Elles creusent un simple trou, comme des lapins » « Ce n’est pas le moment de plaisanter Arthur » tance Percival. « Mettez-vous tous en position, Arthur tu arroses avec la Lewis et ensuite nous irons nettoyer l’intérieur avec les SIG »

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Le tonnerre des armes se déchaîne. Les balles sifflent, déchiquettent. Bientôt il ne reste plus aucune goule vivante et la puanteur augmente encore.

« C’est comme un mécanisme de défense, ou d’alerte » explique en souriant Arthur tandis que Jean, le bleu vomit ses tripes contre un arbre.

« Lorsqu’une goule meurt son corps se met à puer, plus qu’on ne peut l’imaginer. Et cela devient si fort que rapidement, on ne peut plus s’en approcher. Ce qui est ennuyeux, vu que l’on doit récolter leurs cristaux ».

« Comment va-ton faire ? Je ne peux pas m’approcher, cela pue trop » demande Jean entre deux gerbes de vomi. « C’est là qu’intervient le sac à dos de notre cher Percival » rit Arthur.

« N’oubliez pas de mettre vos gants avant d’aller récupérer les cristaux » rappelle Percival en ouvrant grand son sac à dos.

« Oui parce qu’il va falloir plonger la main tout au fond des entrailles et fouiller dans les intestins pour les trouver les cristaux » ajoute Arthur en mimant la scène, provoquant une nouvelle crise de vomissement.

« Tu veux de l’aide ? » demande Jules à Percival.

« Non, c’est bon, tout est prêt, je n’ai plus qu’à l’activer. Laissez-moi me concentrer. » réponds Percival tout en finissant de sortir de son sac à dos ce qui ressemble fort à un gros ventilateur métallique auquel on aurait accroché des citrons et des fleurs.

« Un ventilateur, mais comment ...? » commence Jean

« Et oui Gamin, un ventilateur, qui va chasser toute cette vilaine puanteur. Tout cela grace au dons de notre chef bien aimé.

Le chef en question, ferme les yeux, se concentre, tâtonnant mentalement pour trouver un lien avec ce qu’il appelle sa magie puis lance son invocation.

Citron et muguet Embaument l'air doux et frais Brise de printemps

Et d’un seul coup, l’air sent le printemps, les citrons et les fleurs.

« Allez maintenant au travail, récupérons les cristaux et rentrons à la maison ! »

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