Swing

Alors là, beaucoup d'interprétation possible, se balancer, une balançoire, oscillation ou pourquoi dans le sens de la danse...

Le compte à rebours s’engrenait lentement dans la quasi obscurité de la cabine de pilotage. Théo attendait, fermement harnaché dans son fauteuil de pilote. « Ne t’inquiète pas Bruce, c’est la … (il regardera rapidement une feuille accrochée devant lui), cents vingt troisième fois que nous sautons, c’est une formalité maintenant, on maîtrise parfaitement » Il regarda le fauteuil de copilote à sa gauche. « Bruce », une combinaison de survie spatiale avec écrit, bien évidemment « Bruce » sur la visière du casque semblait stoïque. « Oui je sais » répondit Théo comme si Bruce avait vraiment parlé, « le vaisseau n’est pas prévu pour sauter plus de dix fois sans révision, mais je pense que personne n’avait prévu que nous soyons bloqué dans une oscillation de trou noir…. » Théo aurait sûrement rajouté quelque chose, mais à ce moment là, l’écran face à lui afficha un grand 0:00.

Et soudain les étoiles de son enfance réapparurent. Théo savait qu’il avait vingt quatre secondes, pas une de plus avant que l’oscillation le reprenne et le renvoi dans le noir absolu de .. ce qu’il y avait là où il était envoyé.

Il lança les enregistrements des caméras tandis que l’ordinateur s’occupait de faire jouer aux huit projecteurs de tête leur partitions d’information. Il n’y avait au final rien de mieux que le morse visuel pour communiquer dans de telle condition.

Et puis se fut le retour au noir sans fin. Il n’avait plus qu’à attendre un mois avant que l’oscillation ne le fasse rebasculer. « Allez Bruce, on a du pain sur la planche. Les fainéants ont peut-être un an pour traîner mes données, mais nous, on n’a qu’un mois, peut-être qu’ils nous ont envoyé une formule magique pour ce sortir de ce guêpier ».

« Bruce » semblait avoir perdu sa tête. Enfin plutôt la visière de son casque avait volé en éclat. L’unique humain du vaisseau semblait prostré, regardant sans les voir quelques lignes affichées sur l’écran du poste de pilotage.

« Nous sommes attaqués. Nous perdons. Lors de votre prochaine oscillation, si vous ne recevez aucun message de notre part il faudra vous considérez comme le dernier humain de la galaxie »

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