Scurry

traduction: débandade

Les choses se présentaient bien. Nous avions crapahuté dans cette espèce de jungle étrange pendant des heures et même si la fatigue se faisait sentir dans les muscles et sur les visages, nous n’avions perdu personne. Le seconde classe Trompette avait bien failli périr dans un des piéges de l’adversaire, mais grâce aux réflexes de la caporale Ouragan, il ne garderait qu’une longue déchirure dans son pantalon et une petite cicatrice.

Nous avancions donc, exactement comme l’amiral l’avait prévu. L’avant-poste ennemi n’était plus qu’à quelques centaines de mètres. Nous attentions le retour des éclaireurs avant de lancer l’assaut. L’ennemi ne se doutait de rien. Nous allions fondre sur leur position et la leur prendre avant qu’ils n'aient le temps de faire faillir leur griffes de leur pattes.

La troupe se faisait nerveuse. Les éclaireurs auraient déjà dû revenir, le camp des tigres de l’espace n’était pas si loin.

Je tentais de faire rentrer les choses dans le rang en lançant mon légendaire regard noir lorsque l’éclaireur Aile de poulet surgit des fourrés à une cinquaine de mêtres. Il courait en hurlant « Pièges, Pièges, les arbres, Pièges » mais avant que nous puissions en entendre plus, il sauta, littéralement, en marchant sur une mine bombe puante. L’odeur était infecte. Paix à Aile de poulet.

C’est alors que l’enfer se déchaîna sur nous.

On se faisait canarder.

Les balles fusaient autour de nous, dans un déluge de couleurs d’arc-en-ciel et d’éclairs violets.

Nom d’un poulpe des mers d’Actarus, les tigres de l’espace s’étaient alliés avec les fées des contrées lointaine. Et elles étaient cachées dans les arbres, juste au dessus de nous.

Nous essayâmes de riposter, mais comment tirer sur un ennemi que l’on ne voit pas ? Trompette tomba, juste à coté de moi, cueilli en pleine course par un faisceau concentré de paillettes magiques et rutilantes.

« Résistez !, Tirez en l’air, protégez vous, nous pouvons y arriver ! » J’avais à peine refermé la bouche que le cri de guerre des tigres de l’espace retentit. Un cri qui vous liquéfiait les entrailles, qui vous terrorisait la cervelle …

Je n’eus pas le temps de crier retraite que ce fut le cas.

Pire qu’une retraite, une débandade.

Nous courions pour sauver nos vies. Tant pis pour les blessés, tant pis pour celles et ceux qui tombaient, nous courions.

Mes poumons n’en pouvait plus. Mais je devais continuer à courir, pour sortir de cette jungle putride et vivre.

Je jettais un coup d’oeil derriere moi. Tête de Citrouille était là. Notre tireuse d’élite.

Un grand clac retentit. Je me retournais à nouveau. Tête de Citrouille était pendue la tête en bas, un pied accroché à une corde, le fusil de précision tombé au sol.

« Aidez moi Capitaine, aidez moi »

Mais je devais courir, courir encore, je ne pouvais pas être pris, pas moi, pas aujourd’hui, je voulais du gâteau.

Soudain la grosse cloche de la terrasse sonna.

Et la voix de Maman retentit « Allez les enfants, vous avez assez joué dans la forêt, revenez, venez vous débarbouiller et ensuite on mange le gateau et on ouvre les cadeaux ! »

Dernière mise à jour